Menu
Libération

Un acheteur qui fait peur.Les fournisseurs s'attendent à de nouvelles pressions sur les prix.

Article réservé aux abonnés
publié le 31 août 1999 à 0h08

A entendre les patrons de Carrefour et de Promodès, tout le monde

devrait se réjouir de la fusion du jour: les consommateurs qui vont se voir offrir un service et des prix étonnants, les salariés qui vont avoir des perspectives de carrière alléchantes, mais aussi les fournisseurs. «Que le centre de décision du futur numéro deux mondial de la distribution soit implanté en France constitue en effet une chance formidable pour nos producteurs, nos PME et PMI, comme pour les grands groupes alimentaires français», clament-ils. «Nos filières agricoles fédèrent 30 000 producteurs ou éleveurs qui font de nous le premier partenaire de l'agriculture française, nos partenariats sont nombreux avec les PME, notamment à l'export», arguë Daniel Bernard, président de Carrefour. Pourtant, lesdits «partenaires» ont du mal à partager cet enthousiasme. A un moment où les agriculteurs s'en prennent aux chariots d'hypers pour protester contre la toute-puissance de la grande distribution, le discours de Daniel Bernard pourrait même passer pour une provocation. Si le nouveau groupe espère économiser 4 milliards de francs de «synergies» grâce à la fusion, les fournisseurs s'attendent à y contribuer largement: nouvelles pressions sur les prix, demandes de rabais et ristournes" Très révélateur: l'action Danone a baissé de 3% hier, les analystes prévoyant une dégradation de ses marges.

Les distributeurs raisonnent mondial. Pour le tandem Bernard-Halley, le marché «domestique», c'est l'Europe où le Carref