Coucou, revoilà l'affaire Adidas. La polémique entre Bernard Tapie
et le Crédit Lyonnais, à propos de la plus-value réalisée sur le fabricant d'articles de sport, semblait engluée dans les méandres des procédures judiciaires. Et voila que le Consortium de Réalisation (CDR), l'organisme public qui a récupéré la plupart des actifs du Lyonnais (et tous les procès qui vont avec), a profité de la torpeur estivale pour régler le problème à sa manière. Le 18 août, le CDR a déposé un projet d'Offre publique de retrait (OPR) sur l'ancienne holding Bernard Tapie Finances (BTF), rebaptisée depuis Compagnie européenne de pesage (CEDP). Cette OPR serait suivie d'un «squeeze out»: une procédure autoritaire qui oblige les minoritaires à apporter leurs titres au majoritaire. Pour le CDR, il s'agit de se débarrasser d'une cinquantaine d'actionnaires irréductibles, qui possèdent encore 0,2% de la CEDP et empêchent pas mal de gens de dormir.
Culbute financière. Pour mémoire, Bernard Tapie avait acheté Adidas en 1990 pour 1,6 milliard de francs, l'avait revendu au Crédit lyonnais en 1993 pour 2 milliards, lequel l'avait revendu à Robert Louis-Dreyfus en 1994 pour 4,4 milliards, lequel, enfin, avait introduit Adidas en Bourse en 1995 pour 11 milliards de francs. Une formidable culbute financière. Louis-Dreyfus, PDG d'Adidas et président de l'OM, admet avoir touché 2,5 milliards au passage; le Lyonnais, dans un de ses rares moments de sincérité, a concédé une plus-value de 1,8 milliard (dont 1,2