Rumeurs de marché ou vrai délit d'initié? Vendredi, bien avant

l'annonce officielle par Carrefour et Promodès de leur rapprochement, les cours se sont envolés à la Bourse de Paris. La Commission des opérations de Bourse (COB), le gendarme du marché, a décidé hier de mettre sous surveillance les titres des deux groupes.

Ce jour-là, l'action Promodès avait bondi de plus de 6%, avec 120 000 titres échangés. «Un gros volume, explique un analyste qui suit les valeurs de la distribution, à tel point que je l'ai noté dans un coin, en me disant de chercher l'explication dès le lundi matin.» Certains investisseurs n'ont visiblement pas attendu la fin du week-end pour acheter. «Depuis quelques jours, on entendait parler d'un rapprochement entre les deux groupes, rapporte un trader, mais, vendredi, tout s'est affolé, et on a commencé à passer des ordres d'achat.» La rumeur du marché n'est pas toujours suivie, assurent les analystes, «sauf quand elle se double d'un projet industriel crédible», explique l'un d'entre eux. «Les investisseurs ne suivent pas aveuglément tout ce qu'on leur susurre dans l'oreille, ils y font quand même attention, explique un autre trader. A tel point que vendredi on nous a demandé de faire quelques petits achats de titres Promodès. Pour ne pas avoir de regrets.» Un responsable de salle de marché tempère l'ardeur des traders, en expliquant qu'il se méfie de tous ces chuchotements: «Eltsine est déjà mort six ou sept fois pour le marché.»

Rumeur confirmée. Mais la