Les cadres sont heureux dans leur travail, mais ne supportent plus
la pression. C'est, en une phrase, le résumé de la dernière et plus importante enquête d'opinion consacrée au personnel d'encadrement du secteur privé, le traditionnel «Cadroscope» de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), réalisée auprès d'un panel représentatif de 3 000 cadres.
A première vue, les indicateurs de satisfaction de cette enquête ressemblent à un référendum dans un pays stalinien. Ainsi, selon l'Apec, 87% des cadres se déclarent satisfaits de leur situation professionnelle, un niveau inégalé depuis 1992. Au-delà de cet indice de satisfaction globale, l'étude pointe les motifs de contentement: relations avec les collègues (97% de satisfaits), intérêt des missions (92%), relations avec la hiérarchie (82%) et même rémunérations actuelles (75%) ou climat dans l'entreprise (72%). En ces temps de déchirement social, les cadres semblent trouver dans leur travail un océan de paix. A l'Apec, on relativise cette béatitude. «Il s'agit de réponse du genre "plutôt satisfait, qui pourrait se traduire dans la formule suivante: "Dans le contexte général, c'est déjà pas mal.» Le président de l'Apec et responsable de la CGC, Jean-Louis Walter, veut voir dans cet optimisme un effet de «l'embellie du marché du travail».
Bémol. Dans ce tableau idyllique du travail heureux, il y a un gros bémol: «la charge de travail». Elle est excessive pour plus de la moitié des personnes interrogées par le Cadroscope. Pis, po