Pékin correspondance
Quand Zhang Qi a été appointée «madame Y2K» (Year Two Kilos, expression américaine pour «an 2000») au ministère des Industries de l'information chinois l'an dernier, elle ne s'attendait pas à se heurter à une telle force d'inertie. Celle que les professionnels appellent avec respect la «Tsarine du bug» a dû constater que moins de 30% des entreprises et des administrations lui renvoyaient les questionnaires sur l'état de leurs préparatifs, malgré une notice leur ordonnant de fournir un rapport mensuel. «Nous avons toujours des déficiences majeures dans notre approche du Y2K et ceci est particulièrement vrai pour les entreprises», déclarait-elle ainsi récemment.
Virage à 180 degrés. A quelques mois de l'échéance du 31 décembre, pour laquelle les Cassandres promettent l'apocalypse informatique, la Chine commence tout juste à se faire à l'idée que certains ordinateurs refuseront de démarrer le 1er janvier. «La plupart du temps, nos clients sont toujours en phase d'enquête pour trouver la solution la moins chère pour assurer la conversion de compatibilité», confie Daniel Ch'ng, vice-directeur général de Computerland, consultant spécialisé dans le bug. Selon une enquête sur la vulnérabilité asiatique publiée par Gartner Group, une société américaine de recherche et de consulting, il est plus que probable que la Chine connaisse de graves problèmes. Leurs pronostics les plus alarmistes concernent les pannes potentielles dans les services d'Etat. Un risque que les