Deauville envoyé spécial
Une légère fragrance de bouse fraîche lèche ce samedi les narines des très nombreux estivants deauvillais. A quelques mètres des draps de bain, les agriculteurs en lutte de la Confédération paysanne ont déplié à leur tour leurs effets personnels et une «mini-ferme» a été dressée sur les «planches», ce déambulatoire aux vanités qui est au Festival de Deauville du film américain ce que la Croisette est à celui de Cannes. Vaches, oies et canards, un peu sonnés par la chaleur, sont offerts à la curiosité des baigneurs du samedi après-midi. C'est que le festival cinématographique est à la fois le symbole idéal de l'impérialisme yankee (culturel, en l'occurrence) et aussi une caisse de résonnance où font choeur de nombreux journalistes et équipes de télévision.
«La tête haute.» Très manifestement, des consignes appelant au calme ont été données: bien plus qu'une action commando, c'est à une opération de communication en douceur que les paysans protestataires entendent se livrer. «Nous revendiquons la casse qui a eu lieu ces derniers jours parce que nous l'avons toujours faite la tête haute et à visage découvert, et parce qu'elle a servi d'alarme. Mais c'est avec d'autres moyens que nous entendons poursuivre le mouvement», expose l'un des intervenants, qui profite, avec d'autres, du micro, ouvert et libre d'accès, installé au centre de la foule.
Parmi ceux qui lui succèdent, «la tête haute» est l'expression qui est la plus usitée. Les représentants des partis