C'est presque un cri d'amour. Les directeurs des relations humaines
(DRH) raffolent des 35 heures et n'hésitent pas à le dire. Selon une enquête menée par l'Association nationale des directeurs et cadres de la fonction personnel (ANDCP) et le groupe d'intérim Manpower (1), 61% des DRH estiment que le passage aux 35 heures «a dynamisé ou dynamisera le dialogue social» dans leur entreprise. Mieux encore, 73% des personnes interrogées estiment qu'elles dynamiseront le dialogue social en France. Et en plus, c'est bon pour l'ambiance: presque trois quarts des DRH (71%) considèrent que le passage aux 35 heures va favoriser l'épanouissement personnel des salariés, 62% qu'il va améliorer l'organisation générale de l'entreprise et 59% qu'il va responsabiliser davantage les salariés.
De tels éloges devraient faire réfléchir le Medef, la centrale patronale, directement concerné puisque les DRH interrogés travaillent dans les 300 plus grandes entreprises françaises. Ceux-ci mettent toutefois un gros bémol: seuls un tiers d'entre eux estiment que les 35 heures auront un impact positif en termes d'emploi, même si elles permettront de réduire les contrats précaires. Les directeurs du personnel qualifient de «factices» les annonces de créations d'emploi consécutives aux accords. Les trois quarts des sondés estiment, sans surprise, que la réduction du temps de travail est un facteur d'augmentation des coûts salariaux. Moins convenue est leur appréciation sur les freins internes aux 35 heures