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Libération

Le capital-risque craint le risque OGM.Les investisseurs redoutent la pression de l'opinion publique.

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publié le 8 septembre 1999 à 0h34

Hier véritable Eldorado des investisseurs, le secteur des sciences

de la vie est entré, depuis quelques mois, dans une zone de turbulence. Certes, les extraordinaires avancées des biotechnologies, appliquées à la santé, par exemple, sont indéniables. Mais la réalité des progrès est bien en deçà des espoirs des investisseurs. «Il y a dix ans, nous étions persuadés de gagner beaucoup d'argent en finançant des projets de petites entreprises spécialisées dans les biotechnologies, explique le responsable d'une entreprise de capital-risque. Mais aujourd'hui, nous réalisons que la non-profitabilité d'une grande partie de ces entreprises est chronique.» Les fonds d'investissement renâclent à remettre au pot dans des entreprises travaillant sur des projets" qui n'en finissent pas de rester au stade de la recherche.

Risque. Les investisseurs ont aussi compris à quel point les biotechnologies sont un secteur à très haut risque. Pas facile de mettre sur le marché une nouvelle molécule, un nouveau gène ou une nouvelle protéine" Il faudra non seulement passer sous les fourches caudines des administrations, mais avoir surtout les moyens financiers d'attendre plusieurs années une hypothétique autorisation de mise en vente sur le marché (AMM). Bref, le retour sur investissement, comme disent les économistes, est trop long et trop risqué. Autant placer des fonds dans des valeurs Internet. «C'est une sorte de vase communicant, les investisseurs quittent le secteur des biotechnologies pour achet