Un millier d'employés du négoce et des coopératives ont manifesté,
vendredi matin, en faveur d'un accord sur les 35 heures dans le secteur du champagne, au deuxième jour d'une grève, reconduite, menaçant une excellente vendange qui doit s'ouvrir dans quatre jours. Le conflit risque de s'envenimer: l'intersyndicat CGT du champagne et les «maisons» qui tentaient de négocier jeudi soir se sont rapidement séparés sur un constat de désaccord. Avant l'été, le syndicat avait prévenu qu'il n'admettrait pas l'absence d'un accord sur les 35 heures et averti que la grève serait inévitable, y compris pendant les vendanges. Certaines grandes maisons de négoce ont déjà signé des accords ou sont en cours de négociation (Laurent Perrier, Taittinger, Moët). Mais, dans de nombreuses PME, on renâcle à accorder de nouveaux avantages à des employés considérés comme des «privilégiés». La CGT vise certains patrons de choc du secteur comme Bruno Paillard, précurseur des caves climatisées de surface (à la californienne) et de l'automatisation du processus de fabrication. La CGT mobilise tout le secteur, car elle n'est pas disposée à abandonner les petites maisons sous prétexte que les grandes signent. Les 4 500 salariés champenois veulent préserver leur convention, «environ 30% plus avantageuse tant en salaire qu'en avantages sociaux» que celle de la convention nationale des vins et spiritueux (CNVS). Or la CNVS s'appliquerait automatiquement au 1er janvier en l'absence d'un accord propre au champa