Jeudi, Michelin avait reçu le soutien appuyé de Ernest-Antoine
Seillière, président du Medef. Vendredi, c'est Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque de France, qui est venu lui donner un petit coup de main, après l'annonce simultanée d'un plan de suppression d'emplois et d'excellents résultats financiers. A peine désigné pour un nouveau bail à la tête de la Banque de France par le Conseil des ministres, le gouverneur, dont l'orthodoxie économique est légendaire, a justifié le plan de suppression de 10% des effectifs en Europe. Si Michelin veut «préserver son fonds de commerce et ses positions, il doit continuer à donner les meilleurs pneus possibles, au meilleur coût possible», a estimé vendredi Jean-Claude Trichet.
«Incompréhensible». Hors le gardien du franc, Michelin, comme la veille, a dû faire face au feu des critiques. Les politiques, en particulier, ont donné de la voix. A commencer, mezza voce il est vrai, par les membres du gouvernement, réunis en séminaire à Rambouillet (lire également en page 14). Sur le perron du château, les intéressés y sont allés chacun de leur petite phrase. De Dominique Voynet («Une entreprise qui fait des profits et qui licencie, c'est vraiment incompréhensible.») à Dominique Strauss-Kahn qui, constatant «une période d'accélération des concentrations», a évoqué un éventuel «débat gouvernemental» sur la question.
Dans ce ballet bien réglé, les membres du gouvernement ont laissé à Lionel Jospin le rôle du maître de danse: «Quand vous voyez