Vivendi, au gré de ses filiales et prises de participation dans le
secteur de la communication, détient in fine une quantité d'informations colossale sur des dizaines de millions de Français. Abonnés à Canal +, à AOL ou à Compuserve, au 7 de Cegetel ou à son service de téléphonie mobile SFR, tous laissent des traces, le plus souvent à leur insu. Sortie du champ de la communication, la galaxie Vivendi est plus vaste encore. Vivendi dispose de positions très fortes dans la presse médicale, il exploite le réseau RSS (Réseau santé social) sur lequel vont transiter à terme des milliards de feuilles d'assurance maladie, il mesure tous les mois les relevés d'eau au domicile de quelques millions de français" Un jour, le client pourrait s'en émouvoir. Donc Vivendi prend les devants. Quand on demande si sa «charte Internet confiance» est intéressée, Jean-Marie Messier répond sans hésiter que «oui».
Déminer le terrain. Premier enjeu, créer la confiance. Vivendi a de grandes ambitions autour de l'Internet. Son projet de charte vise à prévenir précisément les accusations de big brother qui pourraient fleurir au fil des prestations nouvelles qu'il compte bien très vite offrir. Autant déminer le terrain.
Etanchéité. Vivendi joue sur du velours. En France, en effet, les consommateurs rassurés par l'arsenal étoffé de dispositions protectrices, ont tendance, comme le regrette parfois la Cnil, à s'endormir. La consultation, si elle n'est pas menée avec suffisamment de punch, pourrait accoucher