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Libération

Prada, una storia di succèsso. Son OPA sur Church installe le couturier parmi les grands du luxe.

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publié le 11 septembre 1999 à 0h31

Rome, de notre correspondant.

Chez les Prada, on sait se répartir les tâches du ménage. La styliste Miuccia Prada à la couture, le mari Patrizio Bertelli aux affaires. Depuis 1977, ce tandem s'est imposé à la tête d'une des plus redoutables maisons de la mode italienne, rivalisant avec Armani ou Versace. Jeudi, devançant son compatriote Diego Della Valle, patron de l'entreprise Tod's, le groupe Prada a annoncé le lancement d'une OPA amicale sur le chausseur anglais Church. En six mois, le groupe Prada aura mis plus de 2 milliards de francs sur le tapis pour changer de dimension et devenir un groupe de luxe de taille internationale. Il y a encore dix ans, peu d'investisseurs auraient parié sur ce couple assez atypique: Miuccia Prada, héritière d'une entreprise d'habillement milanaise, fille de la bonne bourgeoisie qui s'encanaillait dans les mouvements contestataires de 1968, et Patrizio Bertelli, rude Toscan ayant rompu ses études d'ingénieur qu'il finançait en vendant des ceintures de cuir sur les marchés. Ensemble, ils misent sur un style sobre et minimaliste. Miuccia crée, Patrizio Bertelli développe le marketing. Avec succès. Prada refuse de concéder la moindre licence, et les bénéfices s'accumulent. Bénéfices. Résultat: Patrizio Bertelli décide en 1996 de passer à la vitesse supérieure. Bertelli opte, lui, pour l'offensive. «Je veux des boutiques dans les meilleures rues et je les veux au plus vite, ordonne-t-il. Pour demeurer sur le marché global, il faut tout contrô