New York de notre correspondant
Les deux objets sont quasi identiques. A première vue, on pourrait même les confondre avec les CD classiques. Mais sur l'un on peut lire: «Super Audio CD» et sur l'autre «DVD Audio». Et c'est là tout l'enjeu de la bataille qui s'annonce. Cet automne, l'industrie de la musique américaine s'apprête à vivre ce qu'elle appelle sa «guerre du XXIe siècle». Dix-sept ans après l'apparition du CD, les géants du son numérique lancent deux nouveaux formats. D'un côté, Sony et Philips, les inventeurs du CD, sont les fiers parents du Super Audio CD (5 000 dollars le lecteur soit 31 000 francs). En face, Toshiba, Panasonic, Hitachi et quelques autres parrainent le DVD Audio (1 000 dollars le lecteur soit 6 200 francs). Deux produits incompatibles pour l'instant et dont les deux camps assurent qu'ils «rendent le CD actuel totalement obsolète». Bon à ranger au rayon vinyle.
Révolutionnaire. L'enjeu est incommensurable, alors que plus de douze milliards de CD ont été vendus sur le seul marché américain. «Je peux vous garantir que ce que vous allez entendre maintenant est révolutionnaire. Rien à voir avec tout ce qui existait auparavant, affirme Mike Fidler, un des responsables de la promotion chez Sony, la qualité du son proposée est inégalée.»
Pour un disque compact classique par exemple, chaque seconde de musique correspond à 44 000 bits d'information. Avec le DVD Audio, ce même instant sera décomposé en 192 000 bits, voire 2,1 millions de bits pour le Super A