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Libération

Le nouveau chant des paysans. Comment, en cinq semaines, la Confédération paysanne a supplanté la FNSEA dans les médias.

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publié le 13 septembre 1999 à 0h31

Pour José Bové et ses amis de la Confédération paysanne, l'été 1999

aura été celui de la divine surprise. Le petit syndicat de gauche minoritaire a ouvert un «vrai débat de société» et monopolise désormais les médias. En cinq semaines, la campagne contre la mondialisation qui a pris le visage de la «mal-bouffe», et la décision de Bové de rester en prison pour ne pas payer la caution qu'exigeait la justice,ont changé la donne. José Bové est sur toutes les télés et même le ministre de l'Agriculture, Jean Glavany, lui téléphone. Cette aventure a commencé presque par hasard, le 21 juillet, à" Bagnolet (Seine-Saint-Denis), au siège de la Confédération paysanne. «On préparait la rentrée, raconte François Dufour, le leader du syndicat. On mettait au point des actions pour mettre la pression à la veille de l'ouverture des négociations de l'OMC à Seattle. Histoire de rappeler qu'il est urgent de changer les règles du commerce mondial.» L'affaire du boeuf aux hormones américain tombe à pic. Puisque les Etats-Unis ont décidé de taxer lourdement certains produits français, la Confédération décide d'agir. «Il nous fallait des symboles forts, explique François Dufour, sans pour autant tomber dans l'antiaméricanisme primaire. On ne combat pas les Américains, on combat les règles mondiales du commerce qu'ils nous imposent.» Les délégués nationaux étudient les propositions qui remontent des départements. Des plus farfelues, comme installer une ferme sur la plage de Deauville pendant le fest