Certains prix augmentent de 1% par an, d'autres de 2%, et, d'une

année sur l'autre, on ne perçoit pas la différence. Mais, en prenant un peu de recul, comme vient de le faire l'Insee dans une étude portant sur huit ans (1), on prend conscience que les prix des produits se comportent très différemment. En moyenne, ils ont augmenté de 16% entre 1990 et 1998 (contre plus de 45% pendant les huit années précédentes). Mais, pendant cette période, le prix du tabac a doublé (+102,5%, une augmentation liée aux taxes décidées dans le cadre des campagnes de santé), pendant que celui des machines de bureau (les ordinateurs) a fondu de près des deux tiers (-63,9%, avec une accentuation en fin de période), et celui du matériel vidéo de près de moitié (-47,9%).

L'étude de l'Insee permet de pointer les secteurs qui n'y sont pas allés de main morte. Au hit-parade des hausses, hors tabac, arrivent en tête les services d'eau et de chauffage urbains: +70,1%, une hausse qui serait due aux dépenses d'assainissement, à la maintenance du réseau et à la hausse des taxes. Puis le prix des terrains de camping et auberges de jeunesse (+54,6%), des spectacles et des musées (+52,8). Les garagistes, qui pourtant se plaignent de leur réputation de coquins, n'ont pas non plus fait preuve de grande modération (+ 47,1%). (Il est vrai que Libération n'a pas de leçon à leur donner, son prix étant passé pendant cette période de 5 à 7 francs, soit une augmentation de +40%.) L'étude reflète également le virage strat