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Michelin, une certaine vision des 35 hLe patron estime ne pas avoir à réduire le temps de travail.

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publié le 14 septembre 1999 à 0h42

«Il est aussi possible à Michelin de commencer à examiner les 35

heures», a suggéré hier soir le Premier ministre Lionel Jospin (lire également en page 15). Cela semble une idée de bon sens. Mais Edouard Michelin, qui vient d'annoncer la suppression de 7 500 emplois en Europe malgré des bénéfices en forte hausse, fait preuve, lui, d'une drôle de conception du temps de travail. «La quasi totalité des salariés en production a des horaires égaux ou inférieurs aux 35 heures», a-t-il déclaré dans une interview aux Echos d'hier. Quant aux autres salariés (les employés), Edouard Michelin préfère ne trop regarder: «Nous, ne voulons pas, dit-il rentrer dans une logique avec le personnel non posté où c'est la pointeuse et l'heure passée au bureau qui est la règle, et non la mission à accomplir».

Calcul efficace. L'appréciation des syndicalistes est évidemment tout autre. «Nous travaillons en trois équipes, matin, soir, nuit. Un semaine 48 heures dont un samedi, deux semaines 40 heures, explique Jean Barrat (CFDT). La moyenne mathématique c'est 42 h 30 minutes.» Mais la maison Michelin s'est livré à un calcul simple mais efficace, elle a retranché tous les temps de pause, les temps de casse croûte et même les jours fériés non travaillés. «On a une demi-heure de casse croûte payé, plus des pauses, ce qui est normal dans un travail en équipe.» La direction a donc, jusqu'à présent refusé toute négociation sur les 35 heures. Pour ce qui concerne les salariés des bureaux, un calcul du même ge