«Les salariés existent, les syndicats existent. Ils faut qu'ils se
mobilisent.» Lundi soir, Lionel Jospin a fait comprendre aux salariés de Michelin qu'ils ne devaient pas attendre d'intervention directe du gouvernement sur le plan qui prévoit 7 500 suppressions d'emplois. A Clermont-Ferrand, l'annonce du Premier ministre divise les syndicalistes. «Jospin et le gouvernement de gauche ont été élus par les salariés de Michelin, explique François Boisset, coordinateur CGT du groupe, pas par les patrons. On attendait peut-être autre chose de lui que cet aveu d'impuissance.» Le syndicat est aujourd'hui déçu: «A quoi ça sert de voter si les élus ne peuvent rien faire?» L'appel de Jospin a même agacé certains militants. «On mouille la chemise tous les jours, nous. On essaye de mobiliser les gens, s'énerve un cégétiste. Son conseil est déplacé. Qu'il vienne à Clermont-Ferrand le 21 septembre (1), il verra à quoi on passe nos journées.» René Defroment, secrétaire régional Auvergne de la CFDT, partage l'agacement de la CGT. «Il y a un vrai décalage entre le discours et les actes, fait-il remarquer. D'un côté, le gouvernement dit qu'il faut combattre le chômage, que c'est son principal objectif. De l'autre, il ne prend pas de mesures concrètes quand un énorme plan social est présenté dans une entreprise en très bonne santé. Il y a un vrai problème.»
Démobilisateur. René Defroment confie pourtant qu'il n'espérait pas l'annonce par Jospin du rétablissement de l'autorisation administrati