Rome de notre correspondant
L es assurances Generali ont tiré les premières. Alors que depuis plusieurs semaines les rumeurs allaient bon train sur une éventuelle OPA d'Axa en direction de la compagnie de Trieste, celle-ci a lancé hier une offre publique d'achat et d'échange sur son principal concurrent italien, INA. Pour 23 800 milliards de lires (plus de 80 milliards de francs), les Generali tentent ainsi de renforcer leur position de premier groupe d'assurances italien et se mettre ainsi à l'abri d'un raid étranger.
Déjà, la semaine dernière, la banque milanaise Mediobanca, principal actionnaire de Generali, avait avalé sa filiale Promotex dans la seule optique de blinder le capital de la société de Trieste. Grâce à cette opération, Mediobanca était parvenue à faire monter sa participation dans Generali à 13%.
Avec l'offre lancée hier la plus grosse jamais effectuée en Italie après celle d'Olivetti sur Telecom Italia , Enrico Cuccia, le président d'honneur de Mediobanca, vise à décourager définitivement tout agresseur de Generali. Avec le risque de devoir batailler ferme pour emporter l'INA. Car le groupe bancaire San Paolo-IMI, le rival italien de Mediobanca situé dans l'orbite de la famille Agnelli, n'a jamais caché son intérêt pour l'Ina dont il possède 5,2% du capital. Il y a encore quelques jours, une offre publique d'échange amicale entre San Paolo-IMI et INA était même sérieusement à l'étude. «L'OPA des Generali est hostile», a commenté hier soir Sergio Siglienti,