Francfort envoyé spécial
C'est écrit dès l'entrée du parc des Expositions: «Le rendez-vous du futur.» Pas sûr que les concepteurs de la Peugeot 607 aient parfaitement saisis le slogan du Salon de Francfort 1999. Leur nouvelle auto dévoilée au salon allemand? 4,87 m de classisisme effréné. Une berline de luxe au sens le plus traditionnel du terme où rien ne manque: quatre portes, du cuir partout et des prix qui devraient s'échelonner entre 200 000 et 300 000 F, selon les motorisations. La nouvelle Peugeot est une énigme à 3,7 milliards de francs d'investissement. La tendance est à l'effondrement du marché des berlines (-15% depuis deux ans en Europe) et les seules marques qui se partagent un gâteau amaigri s'appellent BMW, Mercedes et Audi.
Dans ce contexte, Renault adopte une conduite prudente, présentant au même Salon une approche totalement différente du haut de gamme avec l'Avantime, un Espace 3 portes joliment dessiné. La remplaçante de la Safrane, la grande berline maison? L'engin est remisé en attendant des jours meilleurs. Pendant ce temps, Peugeot se précipite et récidive, trois mois seulement après l'arrêt de production de sa 605, sa précédente berline haut de gamme qui, en dix ans n'a enregistré que 200 000 commandes. Jacques Calvet, alors président de PSA, déclarait au moment de sa naissance, en 1989, que «cette nouvelle voiture devait directement concurrencer les berlines allemandes et permettre ainsi à la marque de s'implanter sur le marché outre-Rhin». Les microv