Rome, de notre correspondant.
Dans la finance italienne, c'est la mobilisation générale. La drôle de guerre a été déclarée mardi sous la forme d'une OPA hostile de la compagnie Generali, premier assureur italien, sur sa principale concurrente, l'INA (Istituto nazionale di assicurazioni). «Il va y avoir de la bataille, c'est inévitable», promet Paolo Fresco, le président de Fiat. «Désormais, c'est la guerre», lui a fait écho Umberto Agnelli, président de l'Ifil, le holding financier de la famille Agnelli. La bataille déclenchée autour de l'INA met clairement dos à dos deux camps du capitalisme italien: celui de Generali, soutenu par Enrico Cuccia, le président d'honneur de la toute-puissante banque d'affaires milanaise Mediobanca, et celui du groupe bancaire San Paolo-IMI, dans l'orbite de la famille Agnelli, propriétaire, entre autres, de Fiat.
Depuis plusieurs années, les deux galaxies industrielles et financières multipliaient les escarmouches. Cette fois, le choc est frontal, et l'enjeu de taille: celui qui emportera l'INA s'affirmera comme le second groupe financier italien (1). Et repoussera le spectre d'une certaine marginalisation car aucun groupe italien n'est à l'abri d'une OPA. Y compris le colosse Generali: d'insistantes rumeurs désignent le Français Claude Bébéar (président d'Axa) comme un probable prédateur.
Briseur de fiançailles. Inquiets, Enrico Cuccia et le président de Generali, Alfonso Desiata, ont donc décidé de frapper vite et fort à travers cette sorte d'a