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Libération
Reportage

Clermont-Ferrand, la ville qui aimerait oublier Michelin. Manif aujourd'hui contre le nouveau plan social, qui ravive les tensions entre la cité et son premier employeur.

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publié le 21 septembre 1999 à 0h41
(mis à jour le 21 septembre 1999 à 0h41)

Clermont-Ferrand, envoyée spéciale

«Pourquoi Clermont-Ferrand? Pourquoi le caoutchouc? Pourquoi ce mariage entre le caoutchouc et Clermont?» En 1988, dans l'Exposition coloniale, Erik Orsenna posait les bonnes questions. Et trouvait tout naturellement la réponse. «Le caoutchouc était le jardin secret, la nostalgie des austères Clermontois. Le caoutchouc et Clermont était complémentaires, faits l'un pour l'autre. Il fallait être aveugle pour ne pas s'en rendre compte.» Plus de dix ans après, Clermont aimerait ne plus avoir que la nostalgie du caoutchouc et de la gomme. Et essaie par tous les moyens de se débarrasser de son image de «Michelinville». Retour du cauchemar. L'onde de choc politico-médiatique créée par l'annonce de 7 500 suppressions de postes en Europe, en parallèle à des bénéfices records, a ramené la capitale auvergnate dans son cauchemar d'autrefois, la ville de la mono-industrie, quand les Michelin étaient les rois. «Aujourd'hui la manufacture n'est plus le coeur de la ville, martèle le maire PS de la ville, Serge Godard. Il faut se débarrasser de cette vieille image de Clermont dans les années soixante-dix.» Pour faire oublier les crèches Michelin, les coopératives Michelin, les dispensaires Michelin, les écoles Michelin, les cités Michelin, la ville investit dans l'étudiant. Un campus flambant neuf sur les coteaux de la ville, des facultés de verre et d'acier, des écoles d'ingénieurs à la pelle. Et 35 000 étudiants pour une ville de 136 000 habitants. Les j