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Libération

Le pétrole bloqué par ses transporteurs.Dans la région de Lyon et en Provence, des chauffeurs font barrage.

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publié le 21 septembre 1999 à 0h48

Les chauffeurs des entreprises Citeix et MIS-Solardis ont renoué

avec les barrages. Depuis une semaine, les conducteurs de ces deux entreprises spécialisées dans le transport de carburants bloquent par intermittence les dépôts de la région lyonnaise et de Provence. Ils réclament une augmentation des salaires de 1 000 F par mois, correspondant, selon eux, à la reconnaissance de leur qualification. Délogés régulièrement par les forces de l'ordre, les routiers sont revenus hier devant la raffinerie de Feyzin et le port Edouard-Herriot, devant les dépôts du Pontet (Vaucluse) et de Puget-sur-Argens (Var). Ce mouvement entraîne des pénuries localisées de carburants.

«On est payés comme ceux qui transportent du sable ou des patates», s'insurgeait hier un chauffeur en grève. Depuis plusieurs années, affirment-ils, les sociétés pétrolières ont recours à des entreprises de transport extérieures pour livrer les hydrocarbures aux stations-service. «Les pétroliers étranglent les patrons, qui répercutent sur nous. On est la dernière roue du carrosse», lance Djamel Telki, délégué du personnel de MIS-Solardis, filiale du groupe de transports Norbert Dentressangle. Présent sur le barrage du port Edouard-Herriot, où plus aucun camion ne passe, il s'inquiète de la répercussion sur la sécurité du recrutement de «jeunes, les plus mal lotis, qui travaillent 169 heures par mois pour 7 500 francs brut». Il y a aussi le travail le samedi, qui deviendrait obligatoire et serait payé au même prix que