New York de notre correspondant
Les couteaux sont aiguisés, les manches retroussées, les hostilités peuvent recommencer. Aujourd'hui, reprend à Washington, pour vingt-quatre heures, le plus grand procès «antitrust» jamais tenu sur le sol américain. Celui intenté par le gouvernement fédéral contre Microsoft présidé par l'homme le plus riche du monde, Bill Gates. Le groupe est accusé d'avoir abusé de sa position de quasi-monopole en obligeant les utilisateurs de son système d'exploitation Windows à déambuler sur l'Internet avec son logiciel de navigation Explorer.
Ouvert le 19 octobre 1998, suspendu en juin, le procès entre dans sa phase finale. La semaine dernière, les deux parties ont déposé leurs conclusions écrites auprès du juge Thomas Jackson. Ce mardi, l'avocat du gouvernement David Boies et ceux du géant de l'informatique n'ont qu'une journée pour présenter leurs ultimes plaidoiries. Puis ils attendront la décision du juge Jackson, qu'il prendra seul, d'ici à la fin de l'année.
Les arguments devraient rester inchangés des deux côtés. Commentant, le 12 septembre, son «résumé» de 776 pages (soit deux annuaires de téléphone), David Boies a présenté Microsoft comme un «prédateur» prêt à tout pour préserver son emprise. Dans son contre-argument de 679 pages, Microsoft tente au contraire de démontrer «que le gouvernement n'a pas réussi à prouver les éléments requis pour ses accusations».
Gaffes et maladresses. Durant les premières semaines du procès, chacun a pu faire défiler