Emmanuel de Buretel, président de Virgin Continental Europe, se dit très «excité» par la révolution en cours. Pourtant, comme il l'admet, les maisons de disques risquent gros dans l'aventure.
En vous associant avec David Bowie dans cette affaire de vente par le Net, ne risquez-vous pas d'affaiblir le circuit traditionnel de vente de disques?
Nous respectons ce circuit puisque nous avons choisi de passer par les sites des détaillants pour offrir les chansons de David Bowie par téléchargement. Nous ne le distribuerons pas directement, comme se préparent à le faire certains de nos concurrents. Nous avons envie de développer la vente en ligne avec nos partenaires d'aujourd'hui, comme Gilbert, Fnac, Virgin Megastore, qui n'a rien à voir avec Virgin Music (1), sans exclure, à l'avenir, de nous associer également avec les portails.
Sur combien de sites le disque de Bowie est-il disponible?
Nous avons signé avec une cinquantaine de détaillants américains. Malheureusement, cette opération a été montée très vite, et nous n'avons pas eu le temps de finaliser un accord avec les magasins européens. La Fnac était prête à s'associer à l'opération, mais certains détaillants, comme en Angleterre, demandaient du temps. En Allemagne, c'est Deutsche Telekom qui souhaitait participer à l'opération" Mais nous tenions à une homogénéité européenne.
Face au savoir-faire de pirates, ne craignez-vous pas que la distribution de l'album ne vous échappe rapidement?
Aujourd'hui, la technologie est en avance sur la législation et la protection des droits. Il faut que cela change. Si je suis toujours virulent dans les rencontres à ce sujet avec le ministère de la Culture français, c'est à cause de notre grand retard. Les Américains, eux, ont une législation sur l'Internet, et leurs producteurs et leurs artistes sont mieux proté