C'est un tournant dans l'histoire de l'industrie musicale. Depuis
hier, les internautes américains et canadiens peuvent découvrir Hours, le nouvel album de David Bowie, quinze jours avant sa sortie mondiale. A l'initiative du chanteur anglais, et en accord avec Virgin, sa nouvelle maison de disques, les dix titres de Hours sont sur les sites web d'une cinquantaine de détaillants de disques. Ils sont téléchargeables moyennant paiement (environ 18 dollars). Pour attirer le chaland, un onzième titre inédit (No One Calls) est également joint aux autres.
Menée par le distributeur HMV pour le compte de Virgin, cette opération concerne uniquement l'Amérique du Nord. La maison de disques n'a pas réussi à lancer l'opération en Europe (lire interview ci-dessous). Selon Virgin, il est impossible d'avoir accès au disque depuis le Vieux Continent.
Toutes les corporations du disque, de l'artiste aux magasins, observent avec attention la démarche de Bowie. L'opération préfigure ce que sera l'économie du secteur après l'an 2000. Jusque-là, personne ne s'est véritablement lancé dans la diffusion de musique en ligne. Les artistes restent partagés entre l'envie d'avoir directement accès à leurs fans et leur fidélité aux maisons de disques qui accompagnent leurs carrières. Les maisons de disques, elles, hésitent à entrer en guerre contre les distributeurs de CD.
Mais les grandes manoeuvres se préparent. Depuis le début de l'année, pas une semaine ne passe sans qu'un producteur, un fabricant de mat