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Libération

Le yen peut remonter mais pas trop. Sa hausse excessive risquerait de compromettre la reprise au Japon.

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publié le 23 septembre 1999 à 0h49

Un peu comme si un nouveau soleil économique se levait sur le Japon,

des milliards de dollars sont mobilisés chaque jour sur le marché des changes pour acheter du yen. Depuis le milieu de l'été, la devise nippone ne cesse de s'apprécier. Hier, elle est montée jusqu'à 104,3 pour un dollar, son cours le plus élevé depuis trois ans.

Plusieurs éléments se conjuguent pour envoyer la monnaie japonaise à des niveaux records face au billet vert ou à l'euro. D'abord, la vigueur de l'économie américaine n'impressionne plus les opérateurs qui n'ont d'yeux que pour l'amélioration de la situation économique du Japon. Ils quittent Wall Street pour se réfugier à Tokyo. Et même si le produit intérieur brut du Japon n'a progressé que de 0,2% au second trimestre, il est supérieur aux prévisions des investisseurs qui s'attendaient à un résultat négatif. Bref, deux trimestres consécutifs de croissance ont suffi à stimuler l'appétit des opérateurs sur les marchés des changes.

«Ménage». C'est la première fois que les investisseurs adhèrent à la politique économique du gouvernement japonais. «Ils ont l'impression que cette fois, Tokyo est bien décidé à faire le ménage dans son économie», explique un cambiste. Il est vrai que depuis plusieurs mois, les Japonais se révèlent aussi disciplinés dans la défaite économique qu'ils étaient arrogants dans la conquête. Plus question de refuser une restructuration des industries qui se trouvent en surcapacité de production. Les Japonais savent qu'ils ont besoin