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Libération
Interview

«Plus on libéralise, plus on a besoin de règles». Karel Van Miert, commissaire européen sortant chargé de la Concurrence, met en garde contre l'émergence de monopoles.

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publié le 23 septembre 1999 à 0h49

Bruxelles (UE), de notre correspondant

Détendu, sans cravate, Karel Van Miert reçoit dans une brasserie de la Grand-Place de Bruxelles, l'un de ses «lieux favoris». Ce socialiste belge néerlandophone qui fut, durant sept ans, le commissaire européen à la Concurrence, a rendu son tablier la semaine dernière. Il va désormais prendre les rênes d'une université privée aux Pays-Bas, loin du monde politique ou de celui des affaires (il reconnaît avoir décliné, «par déontologie», des «offres plus qu'alléchantes» de cabinets d'avocats). Dans un entretien-bilan accordé au Temps (quotidien suisse) et à Libération, l'homme qui a fait trembler nombre d'Etats et d'entreprises estime avoir contribué à refaçonner le paysage économique européen. Mais il appelle à la vigilance. La constitution de monopoles, duopoles et autres oligopoles, tout privés qu'ils soient, menace les conditions d'une libre concurrence.

Qu'avez-vous apporté à la politique européenne en matière de concurrence?

En l'appliquant avec détermination et parfois sévérité, j'ai sans aucun doute contribué à changer les structures économiques européennes. Car la concurrence est un instrument qui doit permettre à l'économie de marché de fonctionner normalement. Ainsi, dans des secteurs comme ceux des télécommunications, des banques, de l'énergie ou encore du sport, nous avons normalisé la vie économique en assurant les conditions d'une saine concurrence, notamment entre le privé et le public. Il est clair que cela a permis à l'écon