Menu
Libération

A Pointe-à-Pitre, un conflit social vire à l'émeute.Les manifestants réclamaient la libération d'un leader syndical.

Article réservé aux abonnés
par
publié le 27 septembre 1999 à 0h52

Pointe-à-Pitre a vécu, jeudi et vendredi, deux nuits d'émeutes

extrêmement violentes déclenchées par un conflit social: une sorte d'affaire José Bové version antillaise, qui aurait mal tournée. Gaby Clavier, secrétaire général du syndicat UGTG (indépendantiste), a été arrêté jeudi alors qu'il avait envahi avec quelques militants syndicaux le concessionnaire Autos-Guadeloupe. Il était venu apporter son soutien à un salarié licencié, qui observe une grève de la faim depuis le 31 août pour réclamer sa réintégration. Selon la police, Clavier et les siens ont commencé à dégrader les véhicules stationnés. Au cours de son interpellation, le leader syndical a été légèrement blessé. Les escarmouches ont alors commencé. Des manifestants ont tenté d'ériger des barricades. Ils ont ensuite rejoint le centre de Pointe-à-Pitre en incendiant et en renversant les poubelles et plusieurs véhicules appartenant à des services publics, EDF, France Télécom ou RFO. «La Guadeloupe a droit à l'ordre public et il y a un certain nombre de gens qui ne veulent pas le comprendre, mais ces débordements ne peuvent pas être acceptés», a déclaré jeudi soir le préfet Jean-François Carenco, décidant de mettre en place un important dispositif de sécurité. Dans la soirée de jeudi, Gaby Clavier a été libéré.

Cocktails Molotov. La tension n'est pas retombée pour autant. Le vendredi soir, plusieurs centaines de manifestants étaient massés devant le palais de justice de Pointe-à-Pitre, où comparaissait un autre syndic