La Défense, sa dalle de prestige, ses dizaines de tours-sièges
sociaux, est-elle la victime du monopole de Cegetel? C'est la thèse que développent deux opérateurs de téléphonie: l'américain Colt et, ce qui ne manque pas de saveur, l'ex-monopole France Télécom. Dans son rôle de petit opérateur partant à l'assaut d'un monopole, l'opérateur public a des accents touchants: «La situation est ubuesque. Alors que la concurrence se met en place partout en France, on est en face d'un établissement public qui constitue un monopole sur un espace public avec la bénédiction des pouvoirs publics!» Bercy devait donner le 15 septembre son avis sur ce litige. Mais le dossier est complexe et les services du ministère des Finances font le mort.
Appel d'offres. L'affaire remonte à 1996. Cette année-là, à quelques mois de l'ouverture du marché du téléphone à la concurrence, l'Epad (Etablissement public d'aménagement de la Défense) prend le virage inverse. Il lance un appel d'offres pour désigner un concessionnaire unique, propriétaire de l'infrastructure de fibres optiques sur la dalle. Cegetel, filiale de Vivendi, emporte la concession. Ou plus exactement FOD (Fibres optiques Défense), une filiale créée pour la circonstance par le groupe. Le partage des rôles est limpide. FOD finance et pose les fibres nues. Tandis que les opérateurs de téléphonie louent à FOD ces fibres, sur lesquelles ils greffent leurs services à hauts débits (transmission de vidéo, interconnexion de réseaux"), qu'ils commerc