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Libération

FMI: l'euphorie après la déprime. Sur fond d'embellie mondiale, la réforme du système financier est oubliée.

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publié le 27 septembre 1999 à 0h52

Washington, de notre correspondant

Un an a passé, et tout a changé à Washington, sur la 19e rue où a lieu le grand embouteillage des limousines noires qui déposent ministres, banquiers, économistes, diplomates et journalistes venus participer comme chaque année aux assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. En septembre 1998, les nerfs étaient à vif, et l'anxiété réelle de voir le XXe siècle s'achever dans une nouvelle grande dépression. Le président américain Bill Clinton appelait à relever «le plus grand défi que le monde ait eu à affronter depuis un demi-siècle» ­ la crise financière qui avait emporté un à un les dominos asiatiques. La Russie venait de faire défaut à ses créanciers. Le naufrage du plus grand fonds d'investissements mondial, LTCM, avait pris des allures de Titanic de la finance internationale. Et on ne donnait pas cher de l'économie brésilienne" L'«édifice de Bretton Woods» (c'est-à-dire les institutions bâties en 1944 pour assurer la stabilité financière dans le monde), ébranlé par le séisme, semblait sur le point de s'effondrer. On parlait de l'abattre pour le remplacer par une «nouvelle architecture financière internationale»" Mais l'ouragan s'est dissipé, le grand beau temps est revenu, et plus personne ne parle à Washington de refonte radicale du système. Les ministres des pays du G7 (les sept grandes puissances qui dominent l'économie mondiale) se sont félicités samedi de l'embellie générale qui promet, à en