Les salariés de Daimler et ceux de Chrysler n'en finissent pas de
comparer leurs fiches de paie. Depuis dix-huit mois, ils appartiennent au même groupe, mais cette fusion transnationale très emblématique ne va pas sans poser quelques soucis d'harmonisation. Impatients de voir se concrétiser les 1,4 milliard de dollars de synergies prévues au programme, les actionnaires guettent la mise en commun des chaînes de sous-traitants, des services de marketing ou de recherche-développement. Les salariés, eux, regardent s'il n'y a pas moyen d'aligner les systèmes de rémunération et d'intéressement" en gardant le plus avantageux.
Cultures propres. L'exemple vient d'en haut: à peine le nouvel organigramme dessiné, les dirigeants allemands semblaient désireux de caler leurs salaires sur ceux de leurs confrères américains. La rémunération annuelle du patron allemand, Jürgen Schrempp, est ainsi estimée à 17 millions de francs, tandis que celle de son homologue Robert Eaton culmine à 67 millions de francs. Pour l'heure, les salariés allemands de DaimlerChrysler ont décidé de se pencher sur la répartition des bénéfices du nouveau groupe. Après avoir constaté que, l'an dernier, les salariés américains de Chrysler ont touché un intéressement moyen près de sept fois supérieur à ceux de Daimler, ils ont décidé d'engager un débat sur le sujet. Dans deux semaines, le puissant conseil du personnel Betriebsrat, instance élue par les salariés qui «cogère» l'entreprise avec la direction va commenc