Cet après-midi, Tours lance en fanfare et à grande échelle son
porte-monnaie électronique (PME), Monéo. Logé dans la puce de la carte bancaire, le PME peut être chargé en argent électronique et débité chez les commerçants ou dans les distributeurs automatiques pour acheter des bricoles, comme la baguette de pain, le café ou le journal. Son objectif est de chasser les espèces. La tâche est ambitieuse. Mais les banques y croient et Dominique Strauss-Kahn, le ministre de l'Economie et des Finances, aussi. Il va, cet après-midi à Tours, effectuer le premier paiement. Les tâtonnements des débuts sont donc oubliés. Il y a quinze ans, la communauté bancaire avait très officiellement renoncé au PME, préférant observer les expériences étrangères, plutôt que d'essuyer les plâtres.
Les sept banques (1) associées à Monéo couvrent quasiment 80% de la population tourangelle. Tous leurs clients seront, d'ici à Noël, des cobayes potentiels. 100 000 cartes vont être distribuées. 1 500 commerçants sont déjà ou presque équipés du terminal ad hoc. Distributeurs de confiserie, parcmètres et machines à café vont très vite se mettre au diapason. Maître mot de l'expérience pilote, la «praticité». Monéo se décline sous trois formes: un PME logé sur la carte bancaire, un PME tout seul mais relié à un compte bancaire, et un troisième, anonyme, de couleur verte (les autres sont bleus) dont la cible est plutôt les jeunes.
Rechargement express. Toute l'astuce du projet repose sur le rechargement express.