Ceci n'est pas une plaisanterie. Il y aura peut-être un jour un
deuxième tunnel sous la Manche. Oubliées les catastrophes liées à la construction du premier lien transmanche, balayés les errements financiers et commerciaux de ce chantier du siècle, disparues les angoisses des petits actionnaires face à la calamité boursière du titre: Eurotunnel a annoncé mercredi qu'il proposerait avant la fin de l'année de creuser un nouveau tunnel entre la France et la Grande-Bretagne, qui pourrait être «routier ou ferroviaire». Saturation. La compagnie franco-britannique, dont la concession vient d'être prolongée jusqu'en 2086, produira un projet avant le début de l'année 2000, une préétude envisageant la possibilité d'un autre lien. Dans la concession accordée à Eurotunnel par les gouvernements de Paris et de Londres, une clause donne en effet au groupe une possibilité pour construire un second tunnel, à condition qu'il remette un projet avant la fin de ce millénaire. Depuis un an et demi donc, un petit groupe, constitué principalement d'ingénieurs, tous désignés en novembre dernier, planche sur le sujet mais ses conclusions n'ont pas encore été soumises au conseil d'administration. «Un jour, le tunnel sera saturé», explique un responsable d'Eurotunnel. Peut-être bien. Mais, pour l'instant, ce n'est pas encore le cas. Après l'incendie de novembre 1996, qui a paralysé le transport de camions dans le tunnel pendant six mois, la société d'exploitation a éprouvé de sérieuses difficultés à r