Le lundi 4 octobre sera une journée test pour les syndicats et le
patronat. Pour la première fois, on pourra faire un décompte, au moins partiel, des forces en présence. Pour le patronat, le comptage sera simple: il suffira de diviser par deux le nombre de chaussures Church's qui fouleront le parquet du centre des expositions de la porte de Versailles à Paris. Pas la peine de chercher les attaché-cases, le Medef et la CGPME, qui appellent à manifester «contre la loi Aubry et la liberté d'entreprendre», ont préparé les T-shirts et les ballons pour donner toute la couleur nécessaire à une couverture médiatique. Le Medef, qui a fait jouer tout son appareil, attend au moins 10 000 personnes. La dernière référence sont les Assises de l'entreprise, organisées au début des années 80 par Yvon Gattaz. 15 000 patrons y avaient conspué la gauche au pouvoir.
Dans les milieux syndicaux, on s'inquiète de l'effet d'euphorie, ou de radicalisation, que pourrait provoquer une forte mobilisation chez les patrons. L'Unsa (Union nationale des syndicats autonomes) dénonçait, vendredi, la «dérive protestataire du patronat». Dans Syndicalisme Hebdo, organe de la CFDT, Annie Thomas redoute le retour à «une opposition d'un autre âge». Une fois la loi adoptée, les patrons auront en effet à renégocier les accords, notamment de branches, déjà conclus avec les syndicats, pour les rendre conformes à la loi. Dans la foulée du rassemblement de demain, une partie du patronat serait tentée par la «montée au maq