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Guadeloupe: le syndicat indépendantiste fait le plein. Une semaine après les émeutes de Pointe-à-Pitre, 3 000 personnes ont défilé à l'appel de l'UGTG.

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publié le 2 octobre 1999 à 1h01

Pointe-à-Pitre, envoyé spécial.

Malgré l'onde tropicale qui traverse la Guadeloupe, plus de trois mille personnes ont défilé jeudi dans Pointe-à-Pitre à l'appel de l'UGTG (Union générale des travailleurs guadeloupéens). Beaucoup redoutaient de nouvelles scènes de pillage et d'émeute comme ce fut le cas la semaine précédente. Le rassemblement s'est déroulé cette fois sans incident. Un succès donc pour ce syndicat clairement indépendantiste, bête noire du patronat, des autorités et des partis institutionnels.

L'UGTG avait cependant pris garde de placer sa journée d'action essentiellement sur le terrain syndical. Il s'agissait d'obtenir la réintégration d'un militant licencié par Auto-Guadeloupe, le concessionnaire Peugeot de l'île, Pascal Sébastien, qui observe depuis un mois une grève de la faim. Mais ici, personne ne s'y trompe: ce conflit revêt un caractère parfaitement symbolique. Auto-Guadeloupe appartient au groupe Lauret, du nom d'une famille de planteurs reconvertis dans le commerce. Une grande partie de l'économie locale est toujours aux mains de ces «Békés», dont les ancêtres ont fait fortune grâce à l'esclavage. «UGTG an kiou a yo! Ké gannyé lé béké», (L'UGTG va leur rentrer dans le cul, l'UGTG va vaincre les Békés.) constituait l'un des mots d'ordre significatifs de la manifestation.

Depuis le printemps dernier, le syndicat indépendantiste mène une guérilla syndicale. Après avoir bloqué plusieurs semaines un tiers des stations-service de l'île, l'UGTG a entamé une gr