Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Au nom du principe de précaution, la France ne lèvera pas l'embargo qui frappe la viande bovine britannique depuis mars 1996. L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a, en effet, rendu un «avis défavorable» au retour du steak anglais dans les assiettes françaises (lire ci-dessous). Bordés par leurs compatriotes scientifiques, le ministre français de l'Agriculture et les secrétaires d'Etat à la Santé et à la Consommation ont donc décidé unilatéralement de continuer à bloquer la viande britannique.
Cour de justice. Le problème est que le maintien du boycott, annoncé hier, est clairement illégal au regard du droit européen: l'Union a en effet formellement décidé, le 14 juillet, d'autoriser les éleveurs du Royaume-Uni à exporter de nouveau leur production et ce, dès le 1er août, à condition qu'il s'agisse de viande désossée provenant de bêtes âgées de 6 à 30 mois (l'encéphalite spongiforme bovine ESB ne se développe pas avant). Le gouvernement français a bien conscience de l'entorse aux règles européennes: il a demandé à la Commission de réunir le Comité vétérinaire directeur européen afin qu'il étudie les conclusions de ses experts et change éventuellement d'avis.
La Commission n'a évidemment pas apprécié le refus français de se plier à une décision de l'Union. L'Irlandais David Byrne, commissaire chargé de la Santé et de la Protection des consommateurs, a immédiatement menacé Paris de poursuites devant la Cour de j