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Libération

Vache folle: «Le risque n'est pas totalement maîtrisé». Pour les experts français, le cheptel britannique n'est pas encore sûr.

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publié le 2 octobre 1999 à 1h01

La France restera-t-elle, dans les annales, le pays qui a dit non?

On le saura à la fin du bras de fer qui va opposer Paris et la Commission de Bruxelles. La France a pour elle l'Histoire. En 1996, c'est une décision unilatérale d'embargo de la France et de l'Allemagne sur la viande britannique qui avait décidé l'Union à établir un cordon sanitaire autour du Royaume-Uni et qui avait engagé un processus d'éradication de la maladie de la vache folle, toujours en cours.

Contamination par contact. Cette nouvelle «rébellion» contre Bruxelles s'appuie sur un avis rendu le jour même par des experts scientifiques réunis à la demande de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). «Le risque que le Royaume-Uni exporte des viandes de bovins contaminées ne peut être considéré comme totalement maîtrisé», notent les scientifiques. Ainsi, l'heure où le boeuf britannique débarquera dans l'assiette hexagonale est une nouvelle fois retardée. La levée de l'embargo était fixée par Bruxelles au 1er août. Le gouvernement français a fait valoir qu'il était tenu de consulter l'Afssa avant de modifier l'arrêté sur l'embargo pris en mars 1996. Dont acte.

Les spécialistes de la maladie bovine ont donc été entendus. Ils ont plaidé l'attente. Avec, notamment, un argument majeur lié à l'évolution en Grande-Bretagne de l'épidémie de vache folle, qui a touché plus de 178 000 bovins depuis 1986. Contrairement aux prévisions, le nombre de cas, en 1999, n'a pas baissé de façon significative: i