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Libération
Interview

David Byrne, commissaire européen, menace la France. «Il existe des règles, il faut s'y plier». Le refus français de lever l'embargo sur le boeuf anglais irrite Bruxelles.

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publié le 5 octobre 1999 à 1h02

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Commissaire européen chargé de la Santé et de la Protection des consommateurs, David Byrne est «en conflit» avec la France, qui ne respecte pas la levée de l'embargo sur la viande bovine britannique décidée par l'Union. Il estime que Paris n'a fourni aucun élément scientifique nouveau qui justifierait que la Commission change d'avis.

La levée de l'embargo décidée en juillet 1999 par la Commission n'a-t-elle pas été un peu précipitée?

Non. Le Comité directeur scientifique européen a donné un avis favorable au printemps 1998, et les Etats membres ne se sont pas opposés à la levée de l'embargo en novembre de la même année. Et nous avons attendu le 1er août 1999 pour autoriser la reprise des exportations. Nous avons pris notre temps!

L'Allemagne a voté contre cette décision, et la France, l'Espagne, l'Autriche et le Luxembourg se sont abstenus. Autrement dit, la Commission s'est appuyée sur une majorité bien fragile!

La levée de l'embargo ne s'est pas faite sans conditions: seule la viande désossée provenant de bêtes âgées de 6 à 30 mois peut être exportée, et encore seulement si leurs mères survivent plus de six mois après la naissance. En outre, des abattoirs doivent être spécialement réservés à l'abattage de ces bêtes-là, afin d'éviter tout risque de contamination. On a pris énormément de soin avant de prendre cette décision, et c'est pourquoi je ne comprends pas que la France ne l'applique pas.

Pourquoi vouloir imposer à un pays de recevoir