«Terminator». Le nom évoque un projet crapuleux, il a fait le tour
du monde et ébranlé l'image du chimiste américain Monsanto. De quoi réjouir au premier chef Patrick Mooney, directeur de l'association canadienne à but non lucratif Rafi (Rural advancement foundation international). Car c'est lui le père de ce sobriquet hollywoodien qui désigne désormais une technologie génétique de stérilisation des semences. Et c'est son association qui a sorti «l'affaire», en la dénonçant sur son site web. L'histoire a commencé en mars 1998, raconte la directrice de la recherche de Rafi, Hope Shand. «Nous passons notre temps à surveiller les communiqués de presse des acteurs clés des biotechnologies. C'est ainsi que nous sommes tombés sur une étrange annonce du département américain de l'agriculture: il se réjouissait d'avoir obtenu un brevet sur un procédé de manipulation des gènes permettant de créer des plantes dont la récolte ne germe pas. Les graines issues de ces plantes transgéniques seraient donc impossibles à réutiliser par les fermiers.» Le brevet, intitulé «Contrôle de l'expression de gènes de plantes», était codétenu par Delta and Pine Land, le plus gros producteur de graines de coton américain. Si aucune plante de ce style n'existe encore, pas même en labo, il était prévu d'en fabriquer. Rafi entre donc en guerre contre la «technologie Terminator» avec un succès modéré. Mais voilà qu'en mai 1998, Monsanto, qui rachète à tour de bras des semenciers afin de développer son secteu