Les écarts de revenu des salariés se sont creusés entre
l'Ile-de-France et la province, de 1984 à 1996. Selon le dernier numéro de la série Synthèses publié par l'Insee, le revenu des salariés franciliens a crû de 12%, mais seulement de 9% en province. Cet écart s'explique par un changement dans la composition socioprofessionnelle des régions. Le nombre de cadres a augmenté au même rythme partout en métropole (+50%), mais l'Ile-de-France a vu le nombre de ménages ouvriers et d'employés du privé chuter de 20%, alors que leur nombre était quasi stable en province (+2%). En proportion, la part des cadres et ingénieurs «a considérablement augmenté en Ile-de-France [passant de 23% à 31%], tandis qu'en province elle passait de 10% à 12%». Les disparités se sont aussi accrues au sein même de l'Ile-de-France: «Le revenu disponible moyen des salariés par unité de consommation aurait augmenté de 16% dans les communes bourgeoises» et «celles des classes moyennes tertiaires», alors que celui des communes ouvrières a stagné, relève l'Insee.
Là encore, la composition socioprofessionnelle des communes explique ces différences: la proportion de cadres dans les communes huppées est passée de 37% en 1982 à 46% en 1990 et 50% en 1996. La part des ménages ouvriers est passée de 30% en 1982 à 25% en 1990 et 16% en 1996.
Si l'on observe la province seule, on assiste, au contraire de la région parisienne, à un resserrement des écarts de revenus entre types de communes, notamment entre les espaces à