New York de notre correspondant
Les négociations secrètes duraient depuis des semaines. Durant leurs entretiens, les deux compagnies téléphoniques s'étaient même donné des noms de code. Sprint avait été baptisée «Neige» (Snow), MCIWorldcom «Blanc» (White), et, des deux côtés, on parlait du «projet Blanche Neige» pour évoquer une future fusion. Finalement, la décision a été prise dans la nuit de lundi à mardi dans des bureaux de Manhattan. Hier, le patron de MCIWorldcom, Bernard Ebbers, a annoncé qu'il était parvenu à un accord pour racheter Sprint, lors de la plus grande prise de contrôle jamais opérée au monde. Une opération évaluée à quelque 129 milliards de dollars (788 milliards de francs).
ATT menacé. La future compagnie, qui rassemble les numéros deux et trois de l'industrie du téléphone aux Etats-Unis, devrait représenter bientôt une forte menace pour le leader ATT. Selon les experts, le groupe, qui sera connu désormais sous le nom de WorldCom, contrôlera 30% du marché américain des télécommunications, avec plus de 30 millions de clients internationaux, sur les continents européen et asiatique.
Dans ce monde de la téléphonie habitué depuis longtemps à tous les coups bas, la transaction ne s'est pas faite sans accrocs. Samedi, alors que les rumeurs ont commencé à circuler sur les entretiens entre MCI et Sprint, un partenaire inattendu s'est soudain invité à la partie de Monopoly. Sans attendre, Bellsouth, le plus grand opérateur du Sud américain, annonçait une OPA sur Sp