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Libération

Vache folle: la France veut rouvrir le dossier.Elle justifie son refus de lever l'embargo par le recul des certitudes scientifiques.

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publié le 7 octobre 1999 à 1h04

Opération politique, prudence hystérique ou mesure de protection de

la santé publique scientifiquement fondée? La France devra, demain, s'expliquer devant la Commission européenne sur son refus d'ouvrir son marché au boeuf d'outre-Manche. Bruxelles a en effet sommé Paris, mardi soir, de lui fournir dès vendredi les arguments scientifiques qui fondent sa soudaine décision. Ou plutôt sa rébellion, illégale au regard du droit communautaire. En riposte, la France a réclamé hier une nouvelle réunion du Comité scientifique directeur européen, soutenu dans sa démarche par l'Allemagne.

Dans cette histoire, deux expertises s'opposent: celle de ce Comité scientifique européen, présidé par Gérard Pascal, spécialiste français en nutrition humaine, et celle d'un comité français, présidé par le spécialiste des prions (1), Dominique Dormont. Or, pour le comité français, pas de doute, «le risque que le Royaume-Uni exporte des viandes de bovins contaminés ne peut pas être considéré comme totalement maîtrisé». Cette phrase de conclusion, délicatement assassine, balaye l'avis du comité européen. Comment deux comités d'experts peuvent-ils fonder deux décisions radicalement opposées? Y aurait-il eu pression politique sur l'un ou sur l'autre? Ou alors le comité français dispose-t-il réellement de nouveaux éléments scientifiques?

Conditions. «Dans l'avis que nous avons rendu, nous avons estimé que si la Grande-Bretagne appliquait scrupuleusement les mesures de sécurité imposées par l'Union européenne