La Commission européenne ne plie pas. Elle n'est manifestement pas
convaincue que la France puisse faire valoir de nouveaux arguments pour s'opposer à la levée de l'embargo sur la viande bovine britannique. Interrogée hier sur un rétablissement d'un cordon sanitaire, Thea Emmerling, la porte-parole de David Byrne, commissaire à la santé et à la protection des consommateurs, a estimé que l'on était «dans le domaine du rêve». Néanmoins, un groupe d'experts européens de la maladie de la vache folle va se réunir le 14 octobre afin d'examiner le rapport de l'Agence française pour la sécurité sanitaire des aliments (Afssa), transmis hier à Bruxelles. «Si ces éléments ne devaient pas s'avérer neufs, la Commission devrait prendre des mesures pour assurer le respect de la légalité européenne», a déclaré Thea Emmerling.
Silence. La Commission, c'est une évidence, n'a aucun désir de rétablir un embargo qui a déjà profondément perturbé le fonctionnement du marché unique et celui de la viande bovine. Dès les premières heures de l'épidémie de la vache folle, elle a tout fait pour en dissimuler l'ampleur et la gravité, comme l'a établi la commission d'enquête du Parlement européen en janvier 1997. Franz Fischler, le commissaire autrichien à l'agriculture, n'a décidé l'embargo que contraint et forcé, à la suite des décisions unilatérales des Etats membres.
Il s'est ensuite fait l'ardent militant d'une levée rapide des restrictions frappant la Grande-Bretagne. Quand Londres a, en octobre 1997,