A coups de petites phrases lâchées depuis la mi-septembre, Vivendi
négocie un grand virage dans sa stratégie à l'Internet. Sur la sellette, la participation majoritaire (55%) que détiennent ses deux filiales Cegetel (téléphone) et Canal + dans le fournisseur de services en ligne AOL-France (aux côtés de l'américain AOL et de l'allemand Bertelsmann). Vivendi dément avoir fait une erreur. Simplement, explique-t-on, «depuis qu'on a pris les rênes d'AOL, en 1998, le temps s'est considérablement accéléré».
Limité. Officiellement, Vivendi se trouve trop à l'étroit. L'horizon d'AOL-France est limité à l'Hexagone. Ailleurs en Europe, c'est le tandem AOL-USA-Bertelsmann, alliés à 50-50, qui mène le bal. Aujourd'hui, Vivendi négocie donc pour entrer au capital d'AOL-Europe.
Vivendi a de bonnes raisons de se sentir bridé. Le décollage d'AOL en France n'a pas tenu ses promesses. Quand Cegetel et Canal + s'invitent en janvier 1998 au capital d'AOL, le parc s'élève à 250 000 abonnés. Et même à 285 000 si l'on y ajoute les abonnés à Havas On line, le service Internet de la filiale de Vivendi, prié de se fondre dans AOL. En face, Wanadoo, le service tout neuf lancé par France Télécom, fait pâle figure, avec deux fois moins de clients (autour de 130 000). A l'automne dernier, le PDG d'AOL France, Stéphane Treppoz, affirme avec assurance «viser à la fin de 1999 la première place du marché», répétant ce qu'a dit le patron de Vivendi, Jean-Marie Messier, aux rencontres d'Hourtin, quelques jours p