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Libération

France Télécom relie l'Europe par un fil.Son réseau lui permettra de contrôler les appels entre pays de bout en bout.

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publié le 11 octobre 1999 à 1h07

Genève envoyée spéciale

Dans le hall numéro 2 de la foire mondiale des télécoms qui se tient en ce moment à Genève, les jambes lisses d'une jeune femme s'étirent sur un grand panneau publicitaire. Et revoilà la métaphore du «sans couture» cher aux opérateurs téléphoniques et dont Michel Bon, le patron de France Télécom, est lui aussi un fervent adepte. C'est même chez lui une obsession. Il était donc ravi, hier, d'annoncer lors d'une conférence de presse, qu'il tenait enfin son réseau sans «raccord»: «european backbone network». Un réseau à haut débit capable de relier en continu 40 villes dans 16 pays européens d'ici 2001. En clair, cela permettra à un appel téléphonique d'être contrôlé de bout en bout par le même opérateur alors qu'il doit passer aujourd'hui entre les mains d'autant d'opérateurs qu'il y a de pays à franchir.

1,2 térabit/seconde. Cette autoroute de l'information existe déjà, mais seulement entre Genève, Paris et Londres. L'opérateur français ambitionne de l'étendre sur 20 000 km avec l'aide de ses filiales et partenaires dans les principaux pays européens. Déjà ouvert pour transporter 80 gigabits par seconde, ce réseau pourra monter jusqu'à 1,2 térabit (un million de million de bits) ce qui représente plus de 10 fois le total du trafic de données européennes cette année. Pour France Télécom qui devait à l'origine développer ce projet avec Deutsche Telekom (avec lequel il a rompu depuis), cette autoroute est le vecteur nécessaire pour devenir le leader europé