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Libération

35 heures: des cadres s'opposent aux jours à rallonge.Plusieurs syndicats dénoncent un article du projet Aubry.

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publié le 12 octobre 1999 à 1h09

«C'est le problème le plus important de la seconde loi Aubry.» André

Martin est catégorique: le décompte en jours du temps de travail, instauré par le projet de loi sur les 35 heures, serait une catastrophe pour 4 millions de salariés. Depuis avril, des syndicalistes d'entreprises industrielles employant de nombreux cadres se mobilisent. Ils tentent d'alerter l'opinion, de réveiller salariés et syndicats sur le sujet. Venus d'horizons syndicaux différents, contactés par une petite annonce dans le mensuel Alternatives économiques, ces quelques irréductibles du calcul du temps travail «en heures» ont choisi la diffusion sur l'Internet pour faire connaître leur «information-pétition».

Ces syndicalistes «de terrain» ont ciblé délégués et élus représentant les salariés: 500 d'entre eux ont déjà envoyé leur signature par la Toile. Ils représentent les salariés de 40 des plus grandes entreprises françaises: Dassault, Pechiney, Siemens, Alcatel, Matra Marconi Space, RVI, Thomson Multimedia, Turbomeca" Depuis, vendredi, les députés, qui reprendront demain la discussion de la loi, l'ont sur leurs pupitres.

«Floue». Mais qu'est-ce qui chagrine ces cadres? L'article 5 du projet Aubry offre, pour la première fois, la possibilité de décompter le temps de travail des cadres en «jours» et non plus en heures. Ce qui signifie qu'ils travailleront moins de jours dans l'année. Mais les auteurs de la pétition jugent la notion de jour «floue, ambiguë, et donc dangereuse». En fait, expliquent-ils,