Menu
Libération

Chahut de grévistes au Train bleu. Les serveurs de la brasserie de la gare de Lyon, à Paris, contestent l'accord sur les 35 heures.

Article réservé aux abonnés
publié le 12 octobre 1999 à 1h09

Difficile de prendre une bière à la brasserie du Train bleu, au

rez-de-chaussée de la gare de Lyon, à Paris. Depuis quatre jours, les serveurs sont en grève. Hier matin, ils ont même fait un beau chahut pour conspuer les non-grévistes, venus d'autres restaurants de la chaîne Kompass (propriétaire du Train bleu SA), pour les remplacer au pied levé. Cris, slogans et même pétards ont été déversés sur les «jaunes».

Les 130 grévistes, sur 350 salariés, sont pour la plupart des serveurs ou des serveuses. Ils ont l'impression de faire les frais de l'accord sur les 35 heures conclu en juin entre la direction et le syndicat CFDT, un syndicat qui, disent-ils, «représentent d'abord les cadres».

Les serveurs ont certes vu leur temps de travail diminuer, de 43 heures à 39 heures. Mais ils ont l'impression de payer la note au prix fort. Par une modification du calcul de leur rémunération (les serveurs, selon la loi Godard, sont payés au pourcentage sur les consommations), soit environ 1 000 F par mois de manque à gagner, sur des salaires avoisinant 10 000 F mensuels.

L'addition semble d'autant plus lourde que la vingtaine d'emplois créés sont, selon les grévistes, destinés non pas à la brasserie, mais aux 25 points de vente disséminés dans l'enceinte de la gare de Lyon, tous propriété du Train bleu. Hier, la réunion d'information à laquelle la direction a convié les grévistes n'a débouché sur aucun résultat.

Pour les usagers de la gare, en cas de fringale, il n'y a guère le choix qu'entre le