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Libération

Catastrophes naturelles: la taxe sans fond.Les primes d'assurance en hausse couvrent la gabegie générale.

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publié le 14 octobre 1999 à 0h58

Ni les assureurs, ni le ministre des Finances n'ont crié la nouvelle

sur les toits. Pourtant, les contrats multirisque habitation de tous les Français vont bel et bien augmenter d'environ 3%. En vertu d'un arrêté de quelques lignes signés par Dominique Strauss-Kahn et publié au Journal officiel en plein mois d'août, le taux de la prime destinée à assurer les victimes contre les catastrophes naturelles a été fortement relevée.

Fixée à 6% en 1982, année de création du système, et portée à 9% deux ans plus tard, la prime dite «cat-nat» passe aujourd'hui à 12%, soit une majoration de 100% depuis sa naissance! C'est donc 6,5 milliards de francs hors taxes qui seront ponctionnés en année pleine. «C'était cela ou la faillite du système», s'excuse-t-on au ministère des Finances où l'on défend un régime original assis sur la solidarité.

«Cette réévaluation était inéluctable», renchérit Bertrand Munier, un économiste spécialisé dans l'assurance des risques, parce que le régime, s'il n'est pas corrigé, «est voué à constamment déraper»: défaut de pilotage, incurie des élus, logique de l'assurance privée" tout se conjugue pour faire plonger le dispositif.

Première à tirer la sonnette d'alarme, la CCR (Caisse centrale de réassurance). Ses réserves, après un pic à 3,2 milliards en 1992 ont chuté à 1,5 milliard aujourd'hui, soit moins d'une année d'indemnisation. La CCR sert de réassureur aux compagnies d'assurances. Celles-ci lui cèdent une fraction des primes encaissées auprès des assurés, à