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Libération

Prix Nobel pour le «parrain» de l'euro.Robert Mundell est l'inventeur de la macroéconomie internationale.

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publié le 14 octobre 1999 à 1h11

Il est injuste de dire que c'est l'euro qui a reçu hier le dernier

prix Nobel d'économie. Certes, les travaux de Robert Mundell, dernier lauréat du siècle, ont beaucoup aidé la réflexion des orfèvres de la monnaie unique. Mais Mundell est beaucoup plus qu'un spécialiste de la monnaie: il est l'inventeur de la macroéconomie internationale. L'Anglais Keynes raisonnait dans une économie fermée sur un pays; le Canadien Mundell, lui, a ouvert le modèle keynésien et donné une grille de lecture de l'économie internationale.

C'est son fils qui, hier, lui a annoncé la nouvelle: «Je prenais un peu de repos et je m'étais endormi lorsqu'il m'a appelé», a-t-il raconté. Agé de 66 ans, Mundell n'aime pas seulement la sieste. Il aime aussi la cuisine, le bon vin, la Toscane (où il a acheté une maison) et la vie. Ce jeune père affiche la bobine de son nouveau bébé sur la page d'accueil rose fuchsia de son site personnel (1).

Longtemps professeur à Chicago, mais depuis 1974 professeur à Columbia (New York), il a formé des générations d'économistes, parmi lesquels Stanley Fischer, Michael Moussa (les numéro deux et trois du FMI) ou Jacob Frenkel, le gouverneur de la Banque centrale d'Israël.

L'académie Nobel parle de son «acuité quasi prophétique»: Mundell est en effet un des rares économistes à fulgurances, capable de découvrir des lois fondamentales et de les décrire en quelques lignes pures. Ce fut le cas en 1961, lorsqu'il fit paraître sa «théorie des zones monétaires optimales» (ZMO), qui fai