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Libération

Le grand méchant Bug.

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publié le 15 octobre 1999 à 1h12

Quelque peu désoeuvrée depuis la chute du mur de Berlin, la CIA s'est

trouvé un nouvel ennemi du monde libre, vous aurez reconnu notre grand méchant bug. Depuis l'intervention de l'un de ses représentants, mercredi, devant la commission spéciale du Sénat américain chargée de l'an 2000, le bug a changé de stature. Jusque-là, il n'était pas si vilain, tout juste facétieux: il ne menaçait, pour l'essentiel, que de bloquer quelques ascenseurs, de couper l'électricité dans quelques villes d'Europe de l'Est" Désormais, on sait qu'il fomente des troubles dans les pays les plus sensibles de la planète.

Pour Lawrence Gershwin, chargé des questions technologiques à la CIA, le bug fait peser le risque de «crises humanitaires»: «La Russie, l'Ukraine, la Chine, l'Europe de l'Est, l'Egypte, l'Inde et l'Indonésie sont particulièrement vulnérables.» De telles crises pourraient résulter de «pannes prolongées de courant et de chauffage, d'une interruption de l'eau courante, de pénuries alimentaires, d'une dégradation des services médicaux et de désastres écologiques dus à des manquements dans les contrôles de sécurité».

La CIA est donc très préoccupée par le risque de déstabilisation. Au Proche-Orient ou en Afrique du Nord, par exemple. Où même en Amérique latine: les autorités du Paraguay n'excluent pas d'avoir à déclarer la loi martiale en cas d'émeutes" La sous-secrétaire d'Etat Bonnie Cohen, quant à elle, a estimé devant la commission sénatoriale qu'il faudrait se préparer à agir dans «ces p